Le rêve d’un jeune garçon devient réalité: ma rencontre avec Elton John
En 1992, à l’âge de 26 ans, j’étais indépendant et gagnait ma vie comme encadreur. J’étais fasciné par le potentiel du cadrage en tant que forme d’art. En plus de créer des œuvres d’art uniques, je me suis beaucoup impliqué dans d’autres formes d’art, telles que la sérigraphie à l’aérographe, la gravure sur dorure et les boîtes d’ombre. Music Canada (anciennement) l’Association de l’industrie canadienne de l’enregistrement (CRIA) est une organisation professionnelle sans but lucratif basée à Toronto qui a été fondée le 9 avril 1963 dans le but de représenter les intérêts des entreprises qui enregistrent, fabriquent, produisent, promeuvent et distribuent de la musique au Canada. Ils offrent aussi des avantages aux maisons de disques majeures et aux distributeurs indépendants au Canada.
J’étais établi dans l’industrie de la musique au Canada en tant que fournisseur officiel. Pendant de nombreuses années, j’ai conçu et fabriqué un design unique pour les prix du spectacle annuel de la Semaine de la musique au Canada. L’émission récompensait tous les meilleurs actes musicaux canadiens de l’année, des prix de radio et de télévision et des prix spéciaux pour l’ensemble des réalisations. Un grand nombre de mes récompenses ornent les murs de nombreuses vedettes canadiennes, dont Guess Who, Céline Dion, Rush et bien d’autres artistes. Mon entreprise, Roy Créations Internationales, a également fourni des prix à l’industrie de la musique franco-canadienne. Mes créations artistiques me donnaient un créneau distinct dans l’industrie de la musique et j’avais une réputation grandissante de créer des objets de collection uniques et différentes. Dès mon plus jeune âge, j’aimais jouer de la guitare, alors imaginez à quel point j’étais ravi de faire partie de l’industrie de la musique.
Elton John a écrit une chanson intitulée “Daniel”. Cette chanson a toujours résonné tout au cours de ma vie. Ironiquement, c’est le même nom que celui de mon regretté frère, décédé tragiquement à l’âge de 24 ans d’un stupide accident d’armes à feu. Lorsqu’un événement comme celui-ci se produit dans votre vie, cela change tout pour vous.
J’avais 31 ans en août 1997, lorsque la mort tragique de la princesse Diana a eu lieu, en France, dans un accident de voiture bizarre. Comme la plupart des gens dans le monde, j’étais très attristé et assommé! Les cérémonies funéraires ont été marquées par l’incroyable interprétation de « Candle In The Wind » par Elton John, lui-même.
La version originale est apparue sur les albums de John en 1973, Goodbye Yellow Brick Road, et est sortie en simple en 1974. Les paroles de la chanson sont un portrait sympathique de la vie de Marilyn Monroe. (La phrase d’ouverture de la chanson, « Goodbye, Norma Jean », fait référence au vrai nom de Monroe, Norma Jeanne [plus couramment orthographié Jean Baker.)
Le monde entier a regardé les funérailles de la princesse Diana à la télévision.
J’ai été tellement touchée par ce tragique accident qui m’a rappelé mon propre frère, quelle perte tragique! J’ai également été frappé par le fait que toutes les redevances musicales pour la chanson ont été offertes à la fondation de la princesse. J’ai senti que la mort de mon frère, la mort de la princesse Diana et la chanson d’Elton John résonnaient d’une mystérieuse synchronicité dans ma vie. Je décide donc que si un jour Sir Elton John vient dans ma ville natale, Montréal, alors je vais lui faire quelque chose de spécial, à ma manière. Un mois plus tard, j’ai entendu à la radio : Bonne nouvelle! La tournée Big Picture Tour d’Elton John fera escale à Montréal pendant deux nuits les 11 et 12 novembre 1997 au Centre Molson.
J’ai été très inspiré lorsque j’ai commencé à dessiner ma dédicace encadrée à Elton par une conception personnalisée. Je voulais créer quelque chose d’unique avec de l’or, une feuille de musique à graver au cuivre, des CDs et 45 RMPs, plaqués or 24 carats avec daim et cadre en bois doré classique. Motivé, j’ai décidé de contacter le label d’Elton à Montréal. Je suis entré en contact avec le département des promotions. Une femme nommée, Yasmine Mingay, a écouté avec enthousiasme mon idée de créer une œuvre d’art encadrée incroyable pour Elton. Cependant, elle m’a dit que bien que mon idée fût bonne, Elton John ne faisait pas beaucoup de rencontres et de salutations. Il me serait donc impossible en quelques sortes que je lui sois présenté.
Sans me décourager, j’ai décidé d’aller encore de l’avant avec mon idée et mon rêve. Il m’a fallu 24 heures de mon temps pour développer et créer le concept. J’ai préparé le gabarit en totalité pour la sérigraphie de la feuille de musique sur cuivre. Je l’ai poli manuellement dans un bain. Je ne disposais pas de tout le matériel, donc je devais en acheter pour la galvanoplastie et la gravure du cuivre avec du chlorure ferrique. Puis, après avoir préparé toutes les plaques et les morceaux de la partition, j’ai coupé tous les tapis. Il y a eu 38 opérations de coupes multiples, toutes faites à la main. Quand j’ai eu fini le produit total encadré, sa beauté unique et spéciale m’a abasourdi.
Une semaine avant l’arrivée d’Elton à Montréal pour ses concerts. De nouveau, j’ai contacté Yasmine Mingay à la maison de disques et après quelques énoncés convaincants, elle m’a permis d’apporter la pièce à son bureau afin de voir personnellement ce que j’avais créé y compris la lettre personnelle que j’ai écrite pour Elton pour expliquer mon cadeau et son inspiration. Yasmine m’a mis en garde également. Elle a souligné qu’Elton avait l’habitude de recevoir de nombreux prix et récompenses. Au fur et à mesure que la création de la maison de disques a pris une tournure plus personnelle, il est devenu évident que le pendule commençait à jouer en ma faveur.
Yasmine a communiqué avec le gérant de tournée d’Elton. Après une discussion d’au moins 10 minutes, tout était arrangé. J’allais assister au concert au Centre Molson en plein centre-ville de Montréal.
Alors, je suis parti le sourire aux lèvres satisfait de ce qui allait arriver. Le jour d’après, nous étions le 11 novembre 1997 et je suis allé au Centre Molson avec la récompense. J’ai attendu patiemment dans une loge pendant 30 minutes puis le gérant de tournée d’Elton est venu me chercher et s’assurer que je n’étais pas un lunatique. Il m’a demandé de lui montrer l’immense encadrement de 24’’ x 30’’ que j’avais créé. Je l’ai sorti de sa boite et regardé son visage. Il était épaté. Il n’avait jamais vu quelque chose de la sorte auparavant.
On m’a demandé d’aller dans les coulisses à l’étage. Oh Oui! À ce moment, je suis devenu très nerveux. C’était la première fois que j’assistais à une rencontre et salutation avec une vedette d’envergure internationale. Mon premier rêve. Je me souviens d’être entré dans la loge ou son band et son personnel se trouvaient. Le guitariste légendaire d’Elton, “Davey” Johnstone nous a souhaité une bonne soirée.
Je me souviens d’une grande table sur laquelle il y avait de la nourriture, du vin, de la bière et de la musique d’ambiance qui était relaxante. J’étais tout simplement ébahi de me retrouver personnellement dans l’univers d’Elton. Dix minutes plus tard, avec les représentants de la maison de disques et son entourage corporatif, Sir Elton John fit son entrée.
Yasmine et la maison de disque lui ont présenté une récompense CRIA pour ses ventes records au Canada. Elle lui a dit après qu’elle avait une surprise que je voulais personnellement lui présenter. Elton m’a serré la main et m’a demandé de lui présenter mon œuvre d’art encadré. Nerveusement j’ai dévoilé son Cadeau et il s’est exclamé dans un français international “C’est très beau. Prenons une photo ensemble, mon ami” et puis il a insisté pour que nous prenions une photo de nous deux ensemble pendant que nous tenons la pièce encadrée. Nous nous sommes tous réunis afin de capturer ce moment très spécial en photo. Après Elton est retourné dans sa loge privée avec un immense sourire et le cadeau que je lui avais donné. J’étais au septième ciel. Je marchais sur les nuages. J’étais l’homme le plus heureux au monde. J’avais réussi. Ne jamais abandonner et toujours croire en soi; c’est une leçon que j’ai appris durant cette soirée.
Cela m’a pris trois jours pour m’en remettre. Je pensais constamment à ces moments.
Une photo vaut milles mots. Quand j’ai finalement reçu la photo, il m’est devenu apparent que mon rêve était devenu réalité. Le petit garçon, en cœur et âme, qui s’est mis au défi a eu raison. Nous avons tous des rêves et j’étais stupéfié de réaliser que je venais d’en réaliser un d’eux.
Ce qui est drôle, c’est que quelques années plus tard, je crois que c’est en 2000, j’allais encore être chanceux… Cette photo allait me faire vivre d’autres émotions.
Un jour, ami qui travaillait à Universal Music, Paul Jessop, m’appelait pour m’informer qu’il allait à Las Vegas pour voir Elton John débuter son spectacle en résidence. Il était invité à un lancement spécial au Ceasar’s Palace. Il était familier avec la photo car elle était suspendue dans mon bureau et apparaissait sur mon site internet. Incroyablement, il m’offrait de prendre la photographie avec Elton et de la faire autographier par ce dernier. Avec la grâce de Dieu, je possède encore cette photo signée par Elton John. Quelle tournure d’évènement et ironie du sort! Elton a signé Avec amour, Elton. Deux rêves en un!